Le passé nous fait nous souvenir des gens d’autrefois à qui nous devons ce que nous sommes, à qui nous devons tant d’estime, gens simples, peut-être, mais d’une si grande richesse humaine, bien souvent.
De l’origine à nos jours Au début du 20éme siècle, Eugène BARONNAT, mon grand père était producteur de Beaujolais à Gleizé. Il a commencé alors à vendre sa production sur la région. Devant le succès rencontré, bientôt sa récolte ne suffit plus, il achète alors des vins à d’autres producteurs pour fournir ses clients : la Maison BARONNAT était née. Il développe ainsi son activité pendant plus de vingt ans, jusqu’à la deuxième guerre mondiale.
Après le conflit armé, mon père Jean BARONNAT reprend l’affaire et décide alors de confier la culture de nos vignes à un vigneron pour se consacrer exclusivement à la commercialisation du vin. Il donne un essor très important à la maison, tout d’abord sur Lyon et Villefranche puis dans la région Rhône Alpes et enfin sur toute la France. La Maison Jean BARONNAT est en effet reconnue auprès d’une clientèle de cafés, hôtels, restaurants par la grande qualité de ses vins.
Au début des années 60, mon père est un des pionniers du Beaujolais Nouveau sur la région Parisienne. A partir de cette période, chaque année fin octobre / début novembre il « monte » à Paris pour présenter le vin nouveau. Je l’ai souvent aidé lorsque j’étais enfant à préparer les échantillons ; il a ainsi contribué au succès de ce vin connu de nos jours dans le monde entier . A Paris, nos vins étaient présents dans des établissements prestigieux comme la Brasserie Lorraine, les Hôtels Frantel, Hilton, Intercontinental ou le Plazza Athénée comme sur les plus grandes tables Lyonnaises.
Le revers de la médaille du succès pour le vignoble Beaujolais fût une relative désaffectation de la clientèle lyonnaise pour ces vins : mon père fut contraint à partir de ce moment là d’orienter ses recherches dans la Vallée du Rhône pour satisfaire notre clientèle locale en présentant des vins à un prix plus compétitif. C’est ainsi que sont apparus au fil du temps pour compléter les vins du Beaujolais : Côtes du Rhône, Côtes du Ventoux, Côtes de Provence. A la fin des années 70, j’entre à mon tour dans l’affaire familiale. Après avoir fait mes armes sur le terrain, je m’occupe tour à tour de la cave, de l’administratif et du commercial, je sélectionne mes premières cuvées que je met en bouteilles dans l’année 1982 – mon père était bien entendu présent en ce moment là. Puis pendant quelques années, nous avons acheté ensemble.
Depuis la fin des années 80, j’assure seul cette fonction qui est vitale pour notre activité. C’est également à ce moment là que les vins du littoral méditerranéen sont apparus dans notre gamme : Costières de Nimes, Coteaux du Languedoc, Vin de Pays.
Tout ce que je connais dans le vin, c’est mon père qui me l’a transmis lorsqu’il me faisait goûter les cuvées qu’il avait choisies ainsi que par le travail de recherches et d’assemblages que nous avons fait ensemble.